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L’Armagnac avant le phylloxera

Si aujourd’hui la surface de vignobles dédiés à la production d’Armagnac ne compte pas parmi les plus vastes de l’hexagone, au XIXème siècle, les vignobles armagnaçais régnaient en maître sur la France et l’eau-de-vie gersoise connaissait un essor auquel rien ne semblait pouvoir mettre un terme. C’était compter sans le phylloxera… A quoi ressemblait le vignoble armagnaçais avant les ravages de cette maladie de la vigne ?

La deuxième moitié du XIXème siècle marque l’arrivée en Europe d’un puceron ravageur de la vigne : le phylloxera. En lui transmettant une maladie, qui porte le même nom que lui, il entraîne la mort de la vigne en moins de 3 ans.

Voyageant très prestement, le phylloxera a littéralement dévasté le vignoble français et, à plus grande échelle, le vignoble européen, les contraignant à se redessiner, et même se réinventer progressivement…

Vers 1872, le phylloxera s’attaque aux vignobles servant la production du Cognac, qui était alors l’eau-de-vie la plus en vogue. L’Armagnac, encore épargné pour quelques années du cataclysme phylloxérique, profite malgré lui de cette circonstance et voit sa demande grimper de manière exponentielle.

La demande est telle que la surface plantée de vignobles dédiés à l’élaboration d’Armagnac atteint son apogée : plus de 100 000 hectares. Les ravages du phylloxera à Cognac, mais aussi l’introduction de la mise en bouteille et la nouvelle liaison par chemin de fer sont autant de raisons qui expliquent la grande rentabilité du commerce de l’Armagnac au XIXème siècle.

Cependant, il ne faut que quelques années au phylloxera pour arriver en Armagnac. A la toute fin du XIXème siècle, l’insaisissable et insidieux petit puceron se montre sans pitié pour les vignes gersoises. Progressivement les vignes seront replantées, mais l’envergure du vignoble ne sera jamais la même : aujourd’hui, des 100 000 hectares pré-phylloxériques, seul un quart a été replanté.

Outre l’étendue du vignoble, c’est l’encépagement qui connaît un véritable changement. Pour replanter les vignes, plusieurs nouveaux cépages font leur apparition. C’est le cas dans un premier temps de l’ugni, blanc rapporté à cet effet du cognaçais.

Le changement le plus conséquent concerne la folle blanche, qui représentait la base de l’encépagement en Armagnac et constituait une véritable marque de fabrique pour l’eau-de-vie gersoise. D’une plus grande fragilité, ce cépage accepte plus difficilement de se voir greffer à un porte-greffe – comme l’imposent les mesures préventives à l’égard des dangers du phylloxera.

Pour répondre au besoin d’un cépage présentant les mêmes caractéristiques (belle acidité, gros rendements), François Baco, pépiniériste de son état, met au point un cépage hybride entre la folle blanche et le noah, le Baco blanc. Un autre changement majeur indissociable de ce qui fait l’identité de l’Armagnac aujourd’hui.

Si l’Armagnac a souffert du phylloxéra, comme tous les vignobles touchés par ailleurs, il a cependant su lentement mais sûrement, se reconstruire, pour être ce qu’il est aujourd’hui : une eau-de-vie franche et authentique qui ravit les papilles des amateurs tout autour du monde.


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