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La première ambassadrice de l’Armagnac

Au XVIIIème siècle, l’Armagnac, bien que riche d’une histoire déjà pluriséculaire, n’avait pas encore fait le tour du monde et ne connaissait pas encore le même succès qu’aujourd’hui. Sa consommation, encore locale à l’époque, se limitait essentiellement à la famille et aux amis de ceux qui le produisaient. Du moins jusqu’à ce que la Marquise de Livry lui fasse traverser la France et l’introduise à la Cour de France…

Mais qui était donc cette marquise à qui notre Armagnac doit tant ? Née au début du XVIIIème siècle – il est difficile d’établir une date exacte –, elle est l’arrière petite-fille de Thomas de Maniban, avocat général du Parlement de Toulouse et personnalité éminente de la vie locale.

C’est lui qui initie en 1649 la construction d’un château sur le domaine familial : le Château du Busca-Maniban. C’est son petit-fils, Joseph-Gaspard, père de la marquise, qui avait accédé à la prestigieuse fonction de Président du Parlement de Toulouse, qui poursuit la construction du château. A sa mort, sa fille, Marie-Christine de Maniban, hérite de cette propriété disposant de la plus vieille « brûlerie » (distillerie) d’Armagnac au milieu des hectares de vignes.

Pas encore véritablement commercialisée, la production d’Armagnac se concentre essentiellement dans les petits chais dont chaque propriétaire dispose. Et tout un chacun l’offre à la dégustation à ses amis et sa famille, sans véritablement chercher à en étendre l’aura.

Après des premières noces avec un Bourbon, Marie-Christine de Maniban épouse le Marquis de Livry, maître d’hôtel de Louis XV à Versailles. Parallèlement, le régent du Roi concentre le gouvernement au Palais Royal et, de ce fait, déplace la vie sociale en plein cœur de Paris : il devient indispensable d’y disposer d’une maison afin de pouvoir recevoir le plus fréquemment possible. La marquise n’y manque pas, fait l’acquisition d’un pied à terre dans la capitale et y invite régulière le gratin parisien.

Lors de ces petits comités sociaux, il incombe à chacun de régaler ses convives avec les produits de ses terres provinciales. La Marquise s’y attelle et fait découvrir à son entourage l’Armagnac produit par la brûlerie familiale gersoise. Peu à peu, l’aristocratie parisienne s’accommode de « l’eau ardente » et, face à son succès et sûre de ses atouts, la Marquise profite de ses noces prestigieuses pour l’introduire à la Cour de Versailles, où son Armagnac se fait une place de choix.

Un salon à Paris, un tabouret à Versailles et un château en Province : un combo détonnant initié par la Marquise de Livry sans lequel l’Armagnac tiendrait peut-être lieu dans un musée plutôt que dans les plus belles caves de spiritueux comme il le fait aujourd’hui.

Alors on dit « Merci madame la Marquise ».


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